"Les petits carrés rouges et les gouffres sans fond"
(Poèmes du matin)
Un matin fait de rêves qui nettoient.
Le disque dur fragmenté de mes pensées se recompose doucement.
Les amours illusoires se transforment en petits carrés bleus,
là où il n’y avait plus que des gouffres sans fond.
Les blessures, les éraflures, passent du rouge à l’indigo.
C’est magique, un cerveau.
Même si, par moments, il a ses ratés,
qu’il me rejoue la scène vingt fois,
toujours la même,
variations sur le même thème…
Pour que je l’oublie peut-être…
Pour que l’image usée par mes yeux
ne puisse plus jamais réapparaître
à l’improviste,
en traître.
L’oubli est une bénédiction parfois,
mais une bénédiction qui se mérite.
Alors, d’accord pour les rêves qui se répètent !
On y va, de bon cœur,
même si on a le cœur un peu au bord des lèvres.
Vas-y mon amour !
Assassine bien nos souvenirs !
Vas-y encore !
Prends un peu plus d’élan,
Voilà, c’est bien !
Que je comprenne bien !
Que jamais je ne puisse t’aimer à nouveau,
que plus jamais je ne rêve de toi,
que tu disparaisses dans l’espace avec les petits carrés rouges et les trous sans fond.